prix_nobel_paix_2015.jpg (de gauche à droite et de haut en bas) : Houcine Abbassi, Wided Bouchamaoui, Abdessattar ben Moussa et Fadhel Mahfoudh

Le directeur de l'Observatoire canadien sur les crises et l'aide humanitaire, François Audet, estime que le prix a bénéficié à des lauréats comme le dalaï-lama, en 1989, l'opposante birmane Aung San Suu Kyi, en 1991, ou Martin Luther King, en 1964. «Ça donne une carte d'affaire de plus, une porte d'entrée supplémentaire».

Mais à l'échelle nationale, l'effet peut être contraire. François Audet cite le cas de l'avocate iranienne Shirin Ebadi, qui a reçu le prix en 2003. «Elle essayait de sauver les meubles dans une dictature, mais aux yeux des Iraniens, en devenant une célébrité internationale, elle était un agent de l'Ouest. On se méfiait d'elle encore plus», précisant que l'avocate a dû s'exiler en 2009. «Donc oui, elle a une plateforme internationale, mais elle a perdu le travail qu'elle pouvait faire en Iran.»

François Audet estime que le prix remis à Barack Obama en 2009 était un prix gaspillé. «Aujourd'hui, posons-nous la question: Est-ce qu'il a réussi à livrer? Ou ne lui a-t-on pas remis parce qu'il représentait quelque chose, un espoir? Tout est là, souligne-t-il. Je ne sais pas ce que ça lui a donné de plus, à lui personnellement comme à la cause qu'il disait porter.»