houda_feraoun.jpg Iman Houda Feraoun ministre des T.I.T.

Depuis samedi 20H00 et en théorie jusqu’à jeudi, les Algériens, très friands d’internet, sont privés non seulement de Facebook et de Twitter mais carrément d'Internet et cela en plein Ramadan!

Le but de cette mesure radicale pour remédier a l'incapacité du ministère de faire confiance en leurs employés corrompus: empêcher la divulgation avant les épreuves de sujets du baccalauréat comme cela avait été le cas lors d’une première session début juin.

Outre le blocage des réseaux sociaux, c’est tout l’accès à internet qui a connu des ralentissements et des interruptions, même si le gouvernement se défend d’avoir agi en général contre le web.

«C’est du jamais vu!!! Ils n’ont pas le droit de couper internet. C’est une atteinte à la liberté individuelle», s’emporte Mourad, la cinquantaine, professeur d’histoire dans un lycée de la banlieue sud d’Alger.

«Les véritable pannes qu’il faudrait réparer au plus vite sont les pannes d’imagination et d’intelligence pour éviter un arrêt du moteur Algérie», écrit sur sa page Facebook, Kamel Sidi Saïd, consultant en communication.

Malgré ces réactions de colère, la ministre de l’Education Nouria Benghabrit s’est réjouie de «l’inexistence de fuites de sujets durant» les nouvelles épreuves du baccalauréat.

Et sa collègue chargée des Technologies de l’information et des Télécommunications, Iman Houda Feraoun, a estimé que le gouvernement a «toute latitude de prendre des mesures conservatoires … quand l’intérêt public l’exige».

La décision a permis de déjouer «des tentatives criminelles qui visaient à mettre en péril le devenir de milliers de candidats au baccalauréat», a-t-elle déclaré à l’agence de presse officielle APS.

Mais les Algériens accrocs aux réseaux sociaux ont malgré tout réussi à contourner les blocages grâce à de multiples ruses techniques.

Parmi les méthodes utilisées, la connexion par le VPN, une sorte de «tunnel sécurisé» à l’intérieur d’internet, qui peut permettre entre autres de faire croire qu’on se connecte depuis un autre pays que l’Algérie, et du coup de surfer sans problème sur les réseaux sociaux.

Les menaces de sanctions brandies par la ministre des Technologies de l’information ont suscité des ricanements sur la toile.

«Houda Imane Feraoun ministre pin-up des Postes et Télécoms ne comprend rien aux nouvelles technologies et menace d’attaquer monsieur VPN en justice», s’amusait de son côté sur sa page Facebook Reda Boudraa, membre de la direction du Rassemblement pour la démocratie (RCD).

Pour information, l’Algérie compte près de 20 millions d’internautes dont 16 millions d’abonnés à des services mobiles.