prix_algerie.jpg
C'est lors d'un conseil des ministres, que le chef de l'Etat a signé cette loi qui table sur un baril de pétrole à 50 dollars, contre 37 dollars pour la loi de finances de 2016. Sur cette base, le projet de budget affiche un montant de 5.635,5 milliards DZD, soit 51,18 milliards de dollars US de recettes, ce qui représente une hausse de près de 13% par rapport celles de l'exercice 2016.

Depuis le début de l'année en cours, les prix du baril ont difficilement dépassé les 50 dollars, mais la dernière réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) tenue fin novembre à Vienne (Autriche) semble donner espoir au pouvoir de voir les prix du Brent repartir, ne serait-ce que de peu, à la hausse, étant donné que les hydrocarbures représentent 96% des revenus du pays en devises.

Face à la chute des prix du pétrole, Alger a décidé d'augmenter la TVA de deux points (de 7% à 9% ou de 17% à 19% selon les catégories de produits) ainsi que la taxe intérieure de consommation qui s'applique notamment aux tabacs et alcools. Les taxes sur le foncier et l'immobilier vont également être relevées.

Le gouvernement a indiqué avoir renoncé à de nombreux investissements publics ainsi qu'au recrutement de nouveaux fonctionnaires et à la hausse des salaires dans la fonction publique et les entreprises d'Etat en raison de la chute des revenus pétroliers.

Le gouvernement a aussi engagé une réforme du régime des retraites pour le sauver de la "faillite", en mettant fin au départ sans condition d'âge.

Pour la fiscalité ordinaire, elle rapportera, selon le texte de la loi de finances, 2.845,4 milliards DZD, soit 25,88 milliards de dollars US, en progression de 3,5%, alors que les revenus de la fiscalité pétrolière sont projetés à 2.200 milliards DZD, soit 20 milliards de dollars US.

En dépenses, le projet de budget affiche un montant de 6.883,2 milliards DZD, soit 62,61 mds USD, réparti entre 4.591,8 milliards DZD, soit 41,83 mds USD pour le volet fonctionnement et 2.291,4 milliards DZD, soit 20,87 mds USD en crédits de paiements pour le volet équipement.

Le solde global du Trésor affiche ainsi un déficit de 8%, contre un déficit de 15% en 2016, soit une réduction de près de la moitié.

"Dans son volet budgétaire, le projet de loi de finances vise la soutenabilité des finances publiques soumises depuis plus de deux années à une chute sévère des prix des hydrocarbures", avait commenté dans un communiqué le Conseil de la Nation.

Ainsi, 1.630,8 milliards DZD, soit 14,85 mds USD seront alloués aux transferts sociaux (23,7% du budget de l'année 2017). Sur ce montant, 413,5 milliards DZD, soit 3,76 mds USD, seront destinés au soutien aux familles, essentiellement à travers la subvention des prix des produits de base (céréales, lait, sucre et huiles alimentaires), 330,2 milliards DZD, soit 3 mds USD, au soutien à la santé et 305 milliards DZD, soit 2,77 mds USD, aux programmes nationaux de logement.

Depuis 2011, Alger s'est servi des revenus pétroliers pour augmenter massivement les salaires et les subventions, ce qui lui a permis d'acheter la paix sociale.

"Que faisiez-vous au temps chaud?" demande la Fourmi. "Je chantais" repend la Cigale. "Vous chantiez? Eh bien! dansez maintenant".