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Le débat enflamme l'Algérie et le Maroc: d'où viennent le raï et le couscous? L'affaire remonte au mois de mars 2016, quand le ministère de la culture a déposé auprès de l'Unesco un dossier pour faire reconnaître le raï, comme «chant populaire algérien», au patrimoine mondial de l'Humanité. La ville d'Oran n'est-elle pas surnommée «la capitale du raï»?

La démarche a été annoncée officiellement le 29 août 2016, détaillée par Slimane Hachi, directeur du Centre national de recherches préhistoriques anthropologiques et historiques (Cnrpah), qui a préparé le dossier. Abdelkader Bendameche, président du Conseil des arts et des lettres, parle, lui, de «forme d'expression musicale et poétique féminine» de l'Algérie.

L'Algérie compte déjà un genre musical et poétique sur la liste du patrimoine mondial immatériel de l'Unesco: l'Ahellil du Gourara (2008), pratiqué notamment lors des mariages berbères. Mais aussi le costume nuptial féminin de Tlemcen (2011), le pèlerinage du Rakb de Sidi Cheikh (2013), l'Imzad, sorte de violon touareg (2013), la fête de la Sbeiba à Djanet (2014) et les cérémonies de commémoration du Sboue de Timimoun (2015).

Le Raï, est porté haut depuis trente ans en France par des artistes algériens: Khaled «The king», Cheb Hasni «rossignol du raï» (tué en 1994), Cheb Mami «le prince» (premier chanteur raï à s'être produit aux États-Unis), Faudel, le «petit prince du raï», ou encore Cheikha Rimitti, reine du raï traditionnel.

Mais la ville marocaine Oujda revendique la paternité du Raï. En 2015 l'association Oujda Arts avait affiché son intention de voir le Raï classé au patrimoine mondial comme «chant populaire marocain». Problème: Rabat n'a pas donné de suite. Il n'empêche, au royaume chérifien, la presse ironise. «Ce mode musical traditionnel existait au Maroc, précisément à l'est marocain, avant même la création de l'Algérie par le colon français», se ridiculise un média marocain.

La polémique enfle, d'autant que Alger et Rabat se disputent une autre spécialité, culinaire cette fois: le couscous. L'Algérie prépare pour l'Unesco un dossier. N’empêche, que le Couscous de ma mère reste le meilleur couscous du monde.