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L’Algérie, qui tire du gaz et du pétrole 98 % de ses revenus en devises et 60 % de ses recettes budgétaires, voit fondre son magot avec la baisse du prix du baril. Hésitant depuis de nombreuses années à engager les réformes de structure indispensables et, surtout, à développer le secteur privé non pétrolier, le pays est, aujourd’hui, au pied du mur.

A 47 dollars le baril de pétrole pour une loi de finance-2017 établie sur la base d'un baril à 50 dollars, la situation ne demande pas des connaissances en économie pour comprendre que le budget affiche un déficit de plus de 3 %. Soit 200 milliards de DZD. Cette somme, le gouvernement compte aller la chercher dans la poche des citoyens. Pour arriver à ses fins, Alger envisage une progression annuelle de 11 % des revenus de la fiscalité ordinaire.

Le gouvernement, qui juge que les niveaux de recouvrements fiscaux en Algérie sont faibles, prévoit opérer une révision «des barèmes et des taux d’imposition de certains impôts», en vue, indique-t-il dans la présentation de son plan d’action, «de les adapter au niveau du revenu de chaque contribuable, dans une logique d’équité et de justice sociale».

Ainsi, après le relèvement de 2% opéré cette année sur la valeur ajoutée (TVA), le gouvernement envisage désormais de nouvelles hausses d’impôts sur le patrimoine - autrement dit, l’impôt sur la richesse - et vraisemblablement une révision du barème de l’Impôt sur le revenu global (IRG).

Dans un pays d’injustice sociale où les grands requins esquivent aux filets de pêche, un pays où la fraude et l’évasion fiscale sont fortement répandus; la classe moyenne risque d’être la seule victime de la reforme du gouvernement Tebboune.