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La progression du groupe armé Daesh sur une partie des territoires syrien et irakien se fait avec un nombre important de soldats venus de Tunisie. Dès le 11 octobre 2014, le Washington Post mettait en ligne une carte indiquant des statistiques quant à l’origine des combattants de Daesh.

Le quotidien américain chiffrait alors le nombre de soldats du Khalifa en provenance de Tunisie à 3.000, loin devant l’Arabie Saoudite (2.500), la Jordanie (2.089), le Maroc (1.500) ou le Liban (890).

A l’intérieur du pays, la lutte contre le terrorisme s’est montrée sanglante. Plus d’une centaine de membres des forces de l’ordre tunisiennes ont perdu la vie depuis 2011.

Le fait d’avoir autant de combattants officiant à l’étranger est un grave problème pour la Tunisie qui devra faire face à leur retour au pays. L'Algérie a vécu une pareille situation à la fin des années 80, avec le retour des Moudjahidines de l'Afganistan (1979-1989), tel que Djafar el-Afghani, émir du GIA, abattu par la police le 26 février 1994 sur les hauteurs d'Alger.

En 2015, la Tunisie a déjà vécu deux terribles tragédies sur son sol. Le 18 mars, le musée du Bardo à Tunis, le plus célèbre du pays, a fait l’objet d’un attentat perpétré par deux individus qui a fait 22 morts et 45 blessés. Le 26 juin, un homme armé d'une kalachnikov a fait un tiré sur une plage de Sousse à 140 kilomètres de Tunis. 39 personnes de six nationalités différentes ont péri sous ses balles. Les deux attaques ont été perpétrées par des Tunisiens revenus au pays après un passage en Libye.

Le 7 mars 2016, à l’aube, des dizaines de terroristes ont attaqué une caserne de l'armée tunisienne, un poste de police et un bâtiment de la garde nationale à Ben Guerdane, tout près de la Libye. Cette attaque d’une ampleur inédite qui a causé la mort de 12 membres des forces de l'ordre et sept civils a été menée en majeure partie par des Tunisiens selon l’ancien chef du gouvernement Habib Essid.

Mais les tunisiens frappent également à l’étranger. Le tueur au camion de Berlin, Anis Amri, est un ressortissant tunisien, à l’instar de son homologue de Nice. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, auteur de la tuerie du 14 juillet qui a coûté la vie à 86 personnes dans la cité azuréenne avait un profil particulier.

Selon le magazine Le Point, environ 700 combattants tunisiens de Daesh seraient déjà revenus dans leur pays d’origine, alors que les autorités tunisiennes avaient précédemment fait état de près de 12.500 départs empêchés. Alors que certains sont emprisonnés et que d’autres sont placés sous surveillance, le gouvernement et la population se demandent comment gérer la situation. La création d’un Guantanamo version tunisienne a même été évoquée.

Si Daesh venait à perdre d’avantage de terrain en Irak, en Syrie et en Libye; sans parler d’une éventuelle défaite, la Tunisie risque de voir plus de 1.000 combattants bien entraînés, revenir sur leur terre natale, juste à nos frontières Est.