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Le niveau des réserves de change du pays à fin 2018 sera "nettement supérieur" à celui des 60 milliards de dollars, a répliqué la Banque mondialedans un contre-rapport diffusé dimanche soir, et dans lequel elle déplore que le pronostic de la Banque mondiale "paraît quelque peu alarmiste et ne reposant pas sur des hypothèses probantes".

Selon la Banque centrale, la projection de la Banque mondiale "fait l'impasse (omet) sur les évolutions prévisibles des différents indicateurs déterminant l'évolution des réserves de change de l'Algérie", ajoutant que la seule donnée prise en compte par l'institution de Bretton Woods est le prix du pétrole qui devrait osciller entre 41 et 60 dollars entre 2016 et 2018.

Qualifiant ces prévisions de "totalement improbables", la Banque d'Algérie a, par ailleurs, défendu le "nouveau modèle de croissance" prôné par les pouvoirs publics, lequel est "fondé sur l'investissement marchand et non plus la dépense publique".

Même si la Banque d'Algérie n' a pas livré son propre pronostic sur la question, elle s'est appuyée sur les chiffres du Fonds monétaires international (FMI) et la Sonatrach pour donner la réplique.

Les dernières prévisions du FMI situent les prix moyens du pétrole à 36,6 dollars le baril en 2016, 42,8 dollars en 2017 et 46 dollars en 2018, rappelle la Banque d'Algérie qui affiche une note d'optimisme en se référant aux prévisions de Sonatrach qui a annoncé que les quantités d'hydrocarbures exportées sont croissantes.

Autre argument avancé par la Banque centrale est la baisse des importations, enregistrée depuis début 2015. Elles ont chuté de 59,7 milliards de dollars en 2014 à 52,7 milliards en 2015, soit 7 milliards de dollars en moins.

Des éléments pris en compte par l'Etat pour "la consolidation budgétaire sur la période 2017 à 2020". Une démarche, ajoute le rapport, qui "ne signifie pas qu' il y aura des coupes drastiques dans les dépenses publiques", mais qui aidera à "rationaliser les dépenses".

Pour donner un ordre d'idées sur ce que seraient les réserves de change à fin 2016, la banque d'Algérie renvoie à la base des données du FMI qui les évalue à près de 122 milliards de dollars.

En visite de travail le 14 juillet dernier à Oum El Bouaghi, le Premier ministre Abdelmalek Selall avait déclaré qu'"à fin 2016, nos réserves de change seront de l'ordre de 116 milliards de dollars. Ils passeront successivement à 111 milliards et 109 milliards en 2017 et 2018", a pronostiqué le chef de l'exécutif, avant de rassurer que de toutes les façons "elles ne baisseront pas au-dessous des 100 milliards de dollars".

Depuis l'entame du recul des prix du pétrole en juin 2014, les réserves de change du pays ont connu une chute libre. Selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI), rendu public le 14 mars 2016, elles sont passées de 194 milliards de dollars en 2013 à 178 milliards en 2014 pour finir l'année 2015 avec 143 milliards.

Pour information, les hydrocarbures représentent 95% des exportations du pays, deux tiers des recettes budgétaires et un tiers du PIB.