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Militant d’extrême droite et partisan de l’Algérie française, Jean-Jacques Susini bascule dans l’action armée clandestine, devenant le dirigeant de l’OAS au début des années 1960.

Jean-Jacques Susini est né à Alger le 30 juillet 1933 dans une famille d’origine corse de la classe moyenne. Sa grand-mère maternelle, qui l’a élevé et marqué sa jeunesse, était une fasciste convaincue.

Jean-Jacques Susini entreprend à 16 ans des études de médecine à Alger. Brièvement affilié au Rassemblement du peuple français, il observe avec circonspection le soulèvement algérois du 13 mai 1958 qui, après plusieurs jours de confusion, porte le général de Gaulle au pouvoir. Installé à Lyon en France, Susini fond le Mouvement national étudiant, pro-Algérie française, qui, le lendemain du 13 mai, prend le maquis dans le Forez jusqu’à la chute, alors incertain de la survie de la IVe République française.

Il devine que le fameux «Je vous ai compris!» du général de Gaulle à Alger ne signifie pas «Je suis d’accord avec vous». Il part aussitôt en Algérie, prend la tête de l’Association des étudiants d’Algérie et rejoint le Front national français.

Un des meneurs durant les journées insurrectionnelles qui se sont déroulées du 24 janvier au 1er février 1960 à Alger, au cours desquelles des barricades sont dressées sur la rue Didouche Mourad (Ex Michelet) et la rue Emir Abdelkrim El Khettabi (ex-Charles-Peguy), il est arrêté en janvier 1960. Cette semaine (dénommée La semaine des barricades) est marquée par une escalade des partisans de l'Algérie française et fait plusieurs morts. Susini bénéficie alors d’une liberté provisoire. Profitant de cette liberté pour s’enfuir en l’Espagne du dictateur Franco, il crée, avec Pierre Lagaillarde, l’Organisation Armée Secrète (OAS).

Jean-Jacques Susini revient à Alger en 1961 lors du putsch raté des généraux. Après l’échec de cette tentative d’insurrection, il fuit en Italie en juillet 1962, où il se cache pendant cinq ans sous une fausse identité. D'Italie, il prendra la tête de l’OAS après l’arrestation des généraux Salan et Jouhaud.

Susini est condamné par contumace, à la peine de mort comme inspirateur de l'attentat manqué contre le général de Gaulle, en août 1964.

Amnistié sur décision du général de Gaulle en 1968, avec les autres dirigeants de l'OAS, il rentre en France, mais, soupçonné d'avoir commandité un braquage, il est à nouveau arrêté en mars 1970 et placé seize mois en détention provisoire avant d'être acquitté encore une autre fois.

En octobre 1972, Jean-Jacques Susini est arrêté et est placé en détention provisoire pendant deux ans pour avoir organisé l'enlèvement et la disparition du colonel Raymond Gorel, ex-trésorier de l'OAS. Il est à nouveau amnistié en 1981, à la suite de l'élection de François Mitterrand.

Par la suite, Jean-Jacques Susini entreprend une carrière politique avec le Front national de Jean-Marie le Pen (un autre ex-OAS), mais très vite battu par ses adversaires.

De nombreuses légendes et rumeurs entourent à nos jours, ce personnage - avouons-le - hors normes!