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La sentence arbitrale a été rendue le 31 mai, à l'issue de plusieurs années d'une procédure, lancée en 2012 par M. Sawiris auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), un mécanisme d'arbitrage de la Banque mondiale.

Le groupe Orascom TMT Investments (OTMTI), présidé par Naguib Sawiris, réclamait quatre milliards de dollars à l'Algérie, arguant de "mesures illégalesprises à l'encontre" d'Orascom Telecom Algérie (OTA), commercialisé sous la marque Djezzy.

Le tribunal arbitral composé de trois juges et dirigé par un magistrat suisse, a "rejeté dans son intégralité la réclamation" d'OTMTI à l'encontre de l'Algérie, s'est réjoui le cabinet Shearman and Sterling, qui défendait Alger, dans un communiqué.

Dénonçant un "abus" de procédure, les juges ont condamné Naguib Sawiris "à supporter l'intégralité des frais de la procédure ainsi qu'à payer 50% des honoraires d'avocats et autres frais exposés par l'Algérie", soit un montant total de 3,5 millions de dollars, selon les défenseurs d'Alger.

Pour rappel, en 2010, le gouvernement était intervenue pour empêcher la vente totale ou partielle d'OTA-Djezzy, leader du marché national de la téléphonie mobile (48 millions d'abonnés pour une population de 40 millions d'habitants), entendant faire valoir son droit de préemption. Finalement en 2014, le gouvernement avait racheté 51% des actions d'OTA au géant russe des télécoms VimpelCom (aujourd'hui VEON), devenu en mars 2011 principal actionnaire de la société-mère d'OTA, rachetée à M. Sawiris.

Naguib Sawiris, à la tête d'un empire multinational dans les télécommunications, le bâtiment et les médias entre autres, est classé comme la deuxième fortune d'Egypte par le magazine Forbes, qui l'estime à quelque 3,8 milliards de dollars.