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Montrés du doigt car classés en tête de liste des pays aux plus fortes émissions de gaz à effet de serre par habitant, les principaux États exportateurs de pétrole tentent difficilement de changer leur image d'ennemis du climat.

L'Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis n'ont pris aucun engagement chiffré en termes d'émissions de réductions de gaz à effet de serre, relève la FNH (Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme). Le Venezuela, le Nigeria et l'Angola n'ont même pas publié d'engagement à ce jour. Et la Russie, important émetteur de gaz à effet de serre, table sur une stagnation de ses émissions.

D'autres États pétroliers conditionnent toute action à l'aide financière internationale sur laquelle les pays développés se sont engagés. C'est le cas de l'Algérie, pour atteindre son objectif affiché de 27% d'énergies renouvelables en 2030; mais l'accès à l'énergie, reste une priorité et risque de le demeurer pour longtemps.

L'Algérie retire des hydrocarbures 94,56% de ses exportations, près de la moitié de son PIB et 60% de l'ensemble des recettes fiscales de l'État. La baisse de 60% des cours de l'or noir initiée en juin 2014 a largement amputé les revenus des exportations de pétrole. La balance commerciale du pays est ainsi négative de 19 milliards de dollars sur les 11 premiers mois de l'année 2015, une première depuis 1994.

L'Algérie peut s'appuyer sur ses importantes réserves de change pour tenir le coup mais celles-ci diminuent à un rythme inquiétant. Une situation économique complexe à laquelle s'ajoute une instabilité politique chronique...

L'engagement de l'Algérie pour 2030 dépend donc des marges de manœuvres financières du pays, d'autant que les énergies renouvelables réclament des investissements importants. Le pays, même s'il défend avec force son économie basée sur les hydrocarbures, a commencé à investir dans des énergies renouvelables, notamment dans le solaire.