linda_miryem.jpg
Linda Wenzel, alias «Miryem» une Allemande originaire de Pulsnitz, près de Dresde, en Allemagne, avait rejoint la Syrie en se mariant à un combattant d’origine tchétchène. Capturée par les forces irakiennes en août, elle était apparue sale, effrayée, poussant des hurlements. La jeune fille qui avait rejoint Daesh quand elle n’avait que 15 ans n’a été condamnée qu’à six ans de prison par la Cour centrale de Bagdad. Des représentants de l’ambassade d’Allemagne ont assisté au procès qui s’est déroulé à huis clos, étant donné l’âge de l’adolescente.

Le rôle qu'elle jouait au sein de Daesh n’a pas vraiment été déterminé. Elle affirmait n’être qu’une femme au foyer tandis que certaines rumeurs en provenance des forces de sécurité irakiennes suggéraient qu’elle faisait partie de la police morale de Daesh, qui veillait au respect de la tenue islamique des femmes.

Malgré son jeune âge, la jeune fille risquait la peine de mort, comme l’avait signalé le Premier ministre irakien Haider al-Abadi. «Les adolescents, selon certaines lois, sont comptables de leurs actions, en particulier s’ils ont commis des actes criminels consistant à tuer des innocents», avait-il déclaré à l’Associated Press en septembre 2017. Malgré les démarches allemandes visant à la rapatrier, les Irakiens avaient refusé de l’extrader.

«Je veux juste partir d'ici, quitter la guerre, toutes ses armes, tout ce vacarme», a imploré Linda W citée par un journaliste allemand de la chaîne NDR qui a pu l'interviewer dans la prison militaire où elle est toujours emprisonnée.

La jeune fille avait été portée disparue en 2016 après s'être convertie à l'Islam. A la suite de la reconquête de Mossoul, proclamée le 9 juillet dernier, les forces spéciales irakiennes l'ont arrêtée comme étant membre de Daesh. Selon l'agence Associated Press, elle aurait été identifiée comme un membre de la police islamique. «Nous ne savons pas où elle a résidé l'année passée, qui elle a contacté, ce qu'elle a fait», a fait savoir Lorenz Haase, procureur allemand de Dresde saisi de l'affaire, qui a ajouté: «Nous devons le déterminer assez vite, afin de savoir si elle a commis un crime ou non.»

Selon le quotidien britannique The Guardian, elle a expliqué être tombée amoureuse d’un combattant tchétchène sur Facebook et d’avoir été séduite par des vidéos de propagande de Daesh qui décrivaient un monde idéal, où «les hommes et les femmes fabriquaient du pain ensemble». La réalité fut toute autre. Elle quitta son village en juillet 2016 pour se rendre en Turquie où elle se «maria» par téléphone avec Mohamed, nom adopté par le Tchétchène. Elle a avoué que son rêve s’était dissipé à son arrivée en Irak où elle s'était retrouvée femme au foyer à accomplir, selon elle, des tâches domestiques. Son mari fut tué cinq mois plus tard au combat. Elle se souvient avoir été terrifiée par les bombardements, les drones qui passaient en permanence au dessus de sa maison. Elle explique s'être demandé: «Mais qu’est ce que tu es venue faire ici, idiote?»

«Tout le monde sait à quoi je ressemble. Je ne peux aller nulle part sans être reconnue», a-t-elle déclaré. «J’ai envie de rentrer. J’en ai fini avec l’Irak», a-t-elle confié à sa sœur.

Selon des officiels irakiens cités, trois autres jeunes femmes allemandes faisant partie de Daesh seraient également en détention dans la même prison.