«les accès à la ville de Ghardaïa sont sous contrôle de bandits et plusieurs quartiers sont désertés par les services de sécurité». La violence reste de mise à Ghadaïa, et la peur, l’angoisse et la terreur se lisent sur tous les visages. Après les rudes affrontements qui ont opposé lundi, Mozabites et Chaâmbis au niveau de la gare routière de la ville, un calme précaire régnait hier dans la vallée du M’zab, selon Khoudir Babaz, membre de la cellule de suivi et de coordination des Mozabites.

ghard.jpg«La situation évolue au gré de la rumeur, l’intox, la haine et les provocations. Si depuis hier soir, le calme est quelque peu revenu, ça peut dégénérer d’un instant à l’autre», indique-t-il. Mais ce qui semble le plus inquiéter notre interlocuteur, c’est le contrôle des accès à la ville de Ghardaïa par des bandits. «Des routiers en provenance d’Alger, s’arrêtent à une dizaine de kilomètre à l’entrée de Ghardaïa pour appeler leurs connaissances et leur demander quel est le chemin le plus sécurisé à emprunter…», fait-il savoir, tout en rappelant le sinistre incident de Bachir Mesbah, un Mozabite qui a été surpris à l’entrée de la ville par un groupe de bandits qui lui ont balancé un cocktail Molotov à travers la vitre de sa voiture, lui causant de graves brûlures aux bras et au visage. Autre fait inquiétant est celui de l’absence des services de sécurité dans plusieurs quartiers chaâmbis, à l’exemple de Aïn Loubou, Haï El Moudjahidine et Sidi Aâbaz, selon toujours Khoudir Babaz. «Sont-ils incapables ou ne veulent-ils pas contrôler ces quartiers ?» s’interroge-t-il amèrement. Enfin, notre interlocuteur affirme que 80% des commerces sont fermés et le taux de chômage que connaît la ville «n’a jamais été atteint même du temps de l’époque coloniale». M. M.