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«Il y a deux morts et plusieurs blessés de source sûre», a dit M. Ping en évoquant un premier bilan. L'assaut a été donné quelques heures après les violences ayant secoué la capitale à la suite de la proclamation des résultats qui ont vu la victoire du président sortant Ali Bongo Ondimba.

M. Ping, qui a fédéré autour de lui des poids lourds de l'opposition gabonaise pour la présidentielle tenue samedi, a accusé les forces de sécurité d'empêcher les services de secours de prendre en charge les blessés alors que l'assaut, lancé en milieu de nuit, était toujours en cours au petit matin.

La Garde républicaine a chargé le bâtiment abritant le QG de campagne de M. Ping à la recherche de «criminels» responsable de l'incendie dans l'après-midi du siège de l'Assemblée nationale à Libreville, avait auparavant indiqué le porte-parole du gouvernement.

«Des personnes armées qui ont incendié le siège de l'Assemblée nationale se sont repliées au QG de Jean Ping en même temps que des centaines de pilleurs et de casseurs», avait déclaré à l'AFP le porte-parole, Alain-Claude Bilie-By-Nze.

M. Ping a démenti ces accusations affirmant qu'il n'y avait «aucune arme au QG» et demandé une aide internationale. «Nous avons dit que le peuple gabonais est en danger il faut venir nous aider contre ce clan (Bongo)», a-t-il dit, demandant à «bénéficier des ambulances des services français militaires et civils présentes dans le pays». Il a précisé avoir été en contact avec les responsables de l'ambassade de France.

Quelques heures plus tôt, la commission électorale avait annoncé la réélection du président sortant pour un deuxième septennat avec 49,80% des suffrages devant son rival Jean Ping (48,23%), 73 ans, ex-cacique du régime du défunt Omar Bongo, le père d'Ali.

Ex-puissance coloniale, la France a demandé la publication des résultats de tous les bureaux de vote du Gabon, relayant une demande de l'Union européenne et de l'opposition. La diplomatie américaine a également fait cette demande.

«C'est une bonne chose», a insisté M. Ping, ancien ministre des Affaires étrangères et ex-président de la Commission de l'Union africaine (UA).