burkini.jpg
«Il n'y a pas trop de surprise et c'est rassurant. Le point n°5 (du tribunal de Nice) est une reprise mot pour mot du Conseil d'Etat sur les libertés fondamentales, à savoir la liberté d'avoir sa propre opinion religieuse (liberté de conscience), celle d'aller à la plage (liberté d'aller et venir) et sur le vêtement qu'on porte ou pas (liberté personnelle)», a indiqué Me Sefen Guez Guez, l'avocat du comité contre l'islamophobie (CCIF). «Maintenant j'espère que les autres communes vont retirer leur arrêté», a-t-il ajouté.

Dans un premier temps, le tribunal de Nice avait validé un arrêté similaire de la commune de Villeneuve-Loubet et jugé que l'interdiction du burkini était «nécessaire, adaptée et proportionnée» car il pouvait être perçu comme une provocation après la succession d'attentats islamistes en France depuis 2015.

Les juges administratifs niçois avaient estimé que ce vêtement de bain féminin couvrant le corps et la tête était «de nature à porter à atteinte aux convictions ou l'absence de convictions religieuses des autres usagers de la plage» et «être ressenti comme une défiance ou une provocation exacerbant les tensions ressenties par la population».

Malgré la décision du Conseil d'Etat, les communes concernées de la Côte d'Azur ont maintenu leurs arrêtés anti-burkini et le CCIF a assigné en justice quatre d'entre elles: Nice, Menton, Roquebrune-Cap-Martin et Fréjus. A Nice, une trentaine de PV ont été dressés depuis dix jours environ. Dans les communes où l'interdiction avait cours, des femmes simplement voilées ont été invitées à quitter la plage, une situation qui a suscité l'incompréhension et des critiques acerbes contre la France à l'étranger.