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Le 8 novembre, une fusée européenne Vega d’Arianespace a lancé un premier satellite de reconnaissance militaire marocain, construit par le français Thales Alenia Space, en collaboration avec Airbus Defence and Space. Un second engin devrait être mis en orbite en 2018.

Montant du contrat, 500 millions de dollars (ou 500 millions d’euros, selon les sources), «probablement financé (…) par les Emirats Arabes Unis», révèle un média marocain. Un contrat discrètement signé en marge de la visite de l’ancien président français François Hollande à Rabat en avril 2013, rapporte le quotidien espagnol El País.

Ces deux satellites espions sont placés en orbite à 695 km de la Terre, ils sont capables de surveiller une zone de 800 km de large à 70 cm près. Et sont susceptibles de prendre chaque jour 500 images de haute résolution. Ils doivent être commandés depuis une base aérienne au nord de Rabat, à qui ces images seront envoyées toutes les six heures.

Les deux satellites sont destinés à surveiller les frontières du Maroc, les migrants clandestins, les contrebandiers, les groupes terroristes opérant au Sahel ainsi que les pirates sévissant dans le golfe de Guinée.

Mais les deux engins pourront aussi être tournés pour surveiller les mouvements des troupes et les installations militaires de l’Algérie. Cela ne fait pas les affaires d'Alger qui, jusqu'à présent, bénéficiait d'«un avantage numérique sur le terrain». Avec ce bijou technologique, le Maroc rejoint l’Egypte et l’Afrique du Sud dans le club très fermé des pays du continent africain à disposer de tels outils de reconnaissance militaire.

Alger a mis en état d’alerte tous ses systèmes de contrôle et de défense bien avant la mise en orbite du premier satellite espion marocain. Des radars mobiles et fixes, des caméras infrarouges et des moyens aériens ont été déployés tout au long des frontières avec le Maroc. Ce dispositif vient renforcer le projet de construction d’un mur également doté de capteurs électroniques et d’autres technologies hautement sophistiquées. Mais avec ses nouveaux satellites, le Maroc va prendre sur l'Algérie un avantage technologique et stratégique certain.

Pour information, l'Algérie dispose, depuis 2016, des services d'un satellite militaire Russe qui livre à la défense territoriale nationale des photos pour surveiller la situation aux frontières avec la Tunisie, la Libye, le Mali et le Niger.