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Le 9 août dernier, la cour d'appel de Sidi Mhamed a confirmé une peine de deux ans de prison prononcée contre Mohamed Tamalt ayant diffusé sur Facebook une vidéo accompagnée d'un poème jugé offensant à l'égard de Bouteflika. Une peine de prison même si l'Algérie a ratifié en 1989, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques mis en œuvre par le Comité des droits de l'homme des Nations Unies.

La police a arrêté le journaliste indépendant qui possède double nationalité, algérienne et britannique, près du domicile de ses parents à Alger. Le 28 juin 2016, il a été présenté au tribunal de première instance de Sidi Mhamed, à Alger, où un juge d'instruction a ordonné sa détention pour «offense au Président de la République» et «diffamation envers tout corps constitué ou toute autre institution publique», en vertu des articles 144bis et 146 du Code pénal, respectivement.

Les accusations portées contre Tamalt sont relatives à des messages diffusés sur sa page Facebook, notamment une vidéo partagée le 2 avril 2016, dans laquelle Bouteflika salue l'ancien président français Nicolas Sarkozy, ainsi qu'un poème contenant des versets insultant Bouteflika. La vidéo a également été téléchargée sur le journal que Tamalt tient en ligne. Même si ces infractions ne prévoient pas de peines de prison, mais seulement des amendes, le tribunal a ordonné la détention provisoire du journaliste.

Le 4 juillet 2016, le tribunal a rejeté sa demande de libération sous caution, incitant ses avocats à quitter la salle d'audience pour protester contre ce qu'ils considéraient relever de la détention arbitraire, a déclaré à Human Rights Watch l'un de ses avocats, Noureddine Benissad. Celui-ci a déclaré que lors d'une audience en date du 11 juillet, la cour avait ajouté un chef d'accusation «outrage à l'encontre d'un fonctionnaire» pour lequel l'article 144 prévoit jusqu'à deux ans de prison. Le même jour, le tribunal a condamné Tamalt à deux ans de prison pour cette infraction, de même qu'à une amende de 200.000 DZD.

Depuis 2002, Tamalt vivait au Royaume-Uni, où il a créé un journal en ligne intitulé Assiyak Alarabi (Contexte arabe). Critique à l'égard du pouvoir en place en Algérie, le journaliste exprimait sur son blog ses opinions politiques et diffusait informations et commentaires à caractère provocateur. Auparavant, il écrivait des articles dans le quotidien arabophone Al-Khabar.