Photo: el-Hadja Mona Eltahawy et el-Hadja Henda Ayari

Ces derniers mois, les réseaux sociaux ont été une caisse de résonance de la révolte des femmes face aux violences sexuelles, à travers notamment le hashtag #MeToo. Mais cette fois-ci, c'est #MosqueMeToo (traduction «Mosquée moi aussi») pour dénoncer des violences sexuelles présumées, qui auraient notamment été perpétrées à la Mecque.

L'initiatrice de ce mouvement est une auteure américano-égyptienne qui se présente comme féministe. Mona Eltahawy atteste avoir été agressée à deux reprises à La Mecque en 1982, alors qu’elle n'était âgée que de 15 ans. Une déclaration à prendre sous réserve vu que Mona Eltahawy, est une féministe laïque qui a passé son enfance au Royaume-Uni.

La femme au corps complètement tatoué, se dit non-musulmane et prône une révolution sexuelle pour les femmes du Moyen-Orient. Dans son livre «Femmes musulmanes, il faut briser la barrière de la honte», Mona invite les musulmanes à être impudiques, rebelles, désobéissantes et libérées.

La question qui se pose: Que faisait Mona à la Mecque?

Bien sûr, des centaines de témoignages affirmant avoir été victimes d'attouchements à la Mecque ont surgi sur les réseaux sociaux.

Une internaute affirme avoir «été harcelée sexuellement à 21 ans» dans un endroit -à La Mecque- qu'elle croyait «sacré et sûr». «Cela m'a tellement brisée que je ne m'en suis jamais remise», poursuit-elle.

Une autre se souvient qu'elle n'avait que «10 ans». «Je pensais que ma sœur agrippait mes hanches pour ne pas me perdre dans la foule après la prière du vendredi. Mais ma sœur était à côté de moi et il s'est avéré qu'il ne s'agissait pas des mains de ma sœur. Il n'a pas bougé jusqu'à ce qu'elle lui donne un coup de coude», détaille-t-elle.

Une autre femme se rappelle: «... un jeune homme a touché mon corps juste à côté de Al-Masjid Al-Nabawi (la mosquée du Prophète) à Médine, en Arabie saoudite. J'avais 15 ans et il avait la vingtaine. Je pensais que Médine était une ville sûre, mais j'avais tort. Je n'oublierai jamais et ne pardonnerai jamais.».

Une autre internaute avoue qu'«un jour, quelqu'un lui a touché les seins et les a pressés». «J'étais choquée. J'ai vu le gars derrière moi et il agissait comme s'il n'avait rien fait puis s'est éloigné ... J'ai juste pleuré silencieusement. Cela s'est produit à La Mecque», explique-t-elle.

Pour terminer, Henda Ayari, la femme qui traîne Tariq Ramadan en justice et l'accuse de viols, confirme qu'elle aussi, fut témoin d'agressions sexuelles lors de son pèlerinage à La Mecque en 2000.