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«Quand j'étais adolescent, je rentrais et je sortais de prison. J'étais dans des bagarres ici, des bagarres là», a lancé le président philippin le soir du 9 novembre dans un discours de défi destiné à promouvoir sa guerre contre la drogue en amont d'un sommet de dirigeants de la planète à Manille. Il se trouve à Danang au Vietnam, à l'occasion du sommet annuel du forum de l'Asie-Pacifique.

«A 16 ans, j'avais déjà tué quelqu'un. Une vraie personne, une bagarre, des coups de couteau. J'avais seulement 16 ans. C'était pour un simple regard. Combien de plus maintenant que je suis président ?», s’est interrogé le président devant la communauté philippine de Danang.

Dans ces déclarations, Rodrigo Duterte a également menacé de «gifler» Agnès Callamard, rapporteur spécial de l'Onu sur les exécutions sommaires ou arbitraires. Pour bien conclure, il a qualifié de «fils de pute» ceux qui critiquent sa campagne de répression du trafic de drogue.

Rodrigo Duterte, 72 ans, a été élu en 2016 après avoir promis d'éradiquer le trafic de drogue en faisant abattre jusqu'à 100.000 trafiquants et toxicomanes présumés.

Depuis son arrivée au pouvoir il y a 16 mois, la police a annoncé avoir abattu 3.967 personnes. Des inconnus ont tué 2.290 suspects dans des affaires de drogue. Des milliers d'autres personnes ont été abattues dans des circonstances non élucidées, selon les chiffres de la police.

Le président reste très populaire dans l'archipel, où de nombreux Philippins estiment que la sécurité s'est améliorée.