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Le commandement des forces armées américaines dans le Pacifique a annoncé dans un communiqué publié dans la soirée du 6 mars qu'il avait procédé au déploiement des «premiers éléments» du système Terminal High Altitude Area Defense (THAAD, «Terminal de défense des zones en haute altitude») en Corée du Sud. Cette déclaration a été prononcée quelques heures seulement après l'annonce par la Corée du Nord de tirs d'essais de missiles balistiques dans la région.

Le THAAD est un système antibalistique conçu pour neutraliser les missiles de moyenne portée entrant dans leur dernière phase de vol en usant de sa seule énergie cinétique – il ne transporte donc aucune ogive.

Séoul avait annoncé l'an passé accepter la mise en place du système de défense américain, et ce en dépit des inquiétudes chinoises, notamment liées aux différents conflits territoriaux en mer de Chine méridionale. «Les actions provocatrices de la Corée du Nord, y compris les derniers tirs de multiples missiles, ne font que confirmer la pertinence de notre décision» estime l'amiral Harry Harris, chef des forces armées américaines dans la zone Asie Pacifique.

Pyongyang n'a pas tardé à réagir en indiquant que ces manœuvres militaires dans la région étaient de nature à déclencher une «escalade de violences» susceptible de provoquer «une véritable guerre».

De leur côté, les autorités russes et chinoises craignent que le système THAAD, particulièrement puissant, ne compromette leur propre sécurité dans la région et attise les tensions dans la péninsule coréenne dans un contexte déjà électrique. En janvier, Pékin et Moscou s'étaient déjà mis d'accord pour adopter des mesures contre le déploiement militaire américain en Corée du Sud.

Le 6 mars, Pyongyang a procédé au tir d'une salve de missiles balistiques en direction du Japon, contraignant ainsi Tokyo et Washington à demander une saisie du Conseil de sécurité de l'ONU, qui se réunira le 8 mars 2017.

Les résolutions du Conseil interdisent normalement à la Corée du Nord toute utilisation de la technologie des missiles balistiques. Mais les six vagues de sanctions prises par l'ONU depuis le premier test nucléaire nord-coréen en 2006 n'ont eu aucun effet sur la résolution de Pyongyang à se doter de ce qu'il qualifie d'armes «défensives».