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Alger et Tunis ont décidé de renforcer leur coopération dans le domaine de la sécurité en annonçant la signature jeudi prochain dans la capitale tunisienne d'un projet visant à "consolider (leur) démarche de concertation concernant le règlement des crises que connaît la région, notamment en Libye".

Cette déclaration a été faite par le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe Abdelkader Messahel, à l'occasion de la tenue à Alger de la 19e session du comité de suivi algéro-tunisien, dont les travaux se sont achevés dimanche.

En présence du ministre tunisien des Affaires étrangères Khemaies Jhinaoui, Abdelkader Messahel a salué l'action commune entre les deux pays, qui est, selon lui, un modèle à suivre dans plusieurs domaines à l'instar du domaine sécuritaire notamment en matière de formation et d'échanges d'informations renforçant ainsi la capacité des deux pays à faire face au terrorisme et au crime organisé.

S'exprimant sur cette question, le chef de la diplomatie tunisienne a, de son côté, souligné que cet accord sécuritaire constituera "un cadre juridique pour la coopération bilatérale intense entre les deux pays dans ce domaine". D'après lui, "il existe plusieurs autres domaines de coopération bilatérale, tels le tourisme, l'énergie et les transports".

En outre, il a précisé que "cet accord prévoyait le renforcement de la coopération sécuritaire et militaire pour faire face aux dangers qui pèsent sur nos pays notamment le terrorisme, le trafic de drogue, le crime organisé, la migration clandestine et la traite d'humains".

Pour lui, cet accord est une preuve de plus du degré de rapprochement entre les deux pays et leur convergence de vues sur la nécessité de préserver la sécurité de l'Algérie et de la Tunisie.

Les autres volets de coopération abordés lors de cette rencontre de deux jours sont entre autres: le développement des régions transfrontalières, la libre circulation des personnes et des marchandises ainsi que la situation sécuritaire, ont précisé dans un communiqué les services de Sellal à l'issue d'une rencontre entre M. Jhinaoui et le chef de l'exécutif Abdelmalek Sellal.

Toujours au plan de la coopération, M. Messahel a indiqué que la prochaine session de la grande commission mixte algéro-tunisienne prévue jeudi à Tunis sera sanctionnée par la signature de sept accords de coopération couvrant différents domaines, dont principalement la coopération sécuritaire et la délimitation des frontières maritimes entre les deux pays.

Pour témoigner de la volonté de part et d'autre de renforcer cette coopération, le ministre algérien a rappelé que 130 visites ont été échangées à tous les niveaux et que 30 programmes communs ont été mis en œuvre dans différents domaines tels que l'énergie, l'industrie, le commerce, l'agriculture, l'enseignement supérieur, les technologies de l'information et de la communication ainsi que la culture.

En matière d'échanges, il a révélé que leur valeur a atteint plus d'un milliard de dollars en 2016 et que 1,2 million de touristes algériens ont visité la Tunisie.

En dépit de cet échange intense, M. Messahel a insisté sur l'impératif de "combler les carences enregistrées afin de réunir les conditions à même de hisser la coopération entre les deux pays au niveau escompté notamment en matière de complémentarité, d'intégration et de développement global", appelant par la même occasion à saisir toutes les opportunités offertes pour lancer de nouveaux projets communs permettant de réaliser davantage d'acquis.

Il a aussi mis l'accent sur la nécessité d'accélérer la tenue de la deuxième session de la réunion de développement des régions frontalières, l'installation de groupes de travail et de définir des projets communs permettant de réaliser le développement dans ces régions.

Au niveau international et surtout en ce qui concerne la Libye, les deux parties ont regretté les récents affrontements dans la région du Croissant pétrolier qui n'aident pas, selon eux, à sortir de la crise en Libye.

"Nous sommes pour le dialogue et contre le langage des armes", a souligné M. Messahel, précisant que "l'Algérie est en contact permanent avec toutes les parties dans ce pays jusqu'à l'engagement d'un dialogue sérieux et inclusif pour sortir de la crise".