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Tenté par une vasectomie, mais un peu trop frileux pour oser franchir le cap? Des scientifiques ont peut-être la solution. Dans une étude à paraître dans la revue Basic and Clinical Andrology, un laboratoire publie le résultat de tests effectués sur des singes afin de démontrer l'efficacité d'un gel contraceptif pour homme.

Le principe est simple: une petite injection du liquide permet de bloquer le canal spermiducte qui, comme son nom l'indique, accomplit la noble tâche, chez les mammifères, de transporter le liquide seminal depuis les testicules jusqu'à la prostate. Ainsi, la semence continue d'être produite et expulsée, mais sans être chargée des précieux spermatozoïdes - sans lesquels, donc, la fécondation est impossible.

Les 16 primates ayant reçu l'injection ont été ensuite mis au contact de femelles pendant la durée d'une saison de reproduction: en dépit des accouplements nombreux, aucune d'elle n'est tombée enceinte. De plus, aucun des mâles n'a manifesté d'effets secondaires.

Les chercheurs soulignent que l'effet de ce gel est à 100% réversible, contrairement à une vasectomie, et ne nécessite pas d'intervention chirugicale. «Nous avons été impressionnés par le succès de cette méthode alternative, qui a fait ses preuves sur chacun des singes traités, alors qu'il s'agissait de notre premier essai», note la vétérinaire en charge du projet, Angela Colagross-Schouten, dans une interview à Eureka Aler.

Si le produit en question venait à être développé à l'usage du public humain, il se montrerait bien plus efficace que le préservatif, qui n'est efficace que dans 85% des cas. Il permettrait de plus d'offrir une alternative aux traitements chimiques ou hormonaux tels que certains laboratoires les développent.

Toutefois, la durée de l'effet du gel n'est pas encore connue avec certitude. Un test précédent, effectué sur de petits lapins, avait permis d'empêcher les grossesses des petites lapines pendant environ un an.

Le produit, développé par la Fondation Parsemus, va désormais entrer dans sa phase de tests sur les hommes. Qu'il se révèle efficace ou non, la société prévoit sa commercialisation pour l'an prochain, visant notamment le marché des parcs zoologiques, qui pourraient l'utiliser pour améliorer le contrôle de la reproduction des animaux.