foot-caf.jpg"Douche froide" (Mahfoud Kerbadj, président de la LFP), "Camouflet" (le quotidien Liberté), "Déception totale" (Mohamed Tahmi, ministre de la Jeunesse et des Sports). Depuis 24 heures, les dirigeants et la presse nationale multiplient les métaphores pour s’indigner de ce qui constitue un cinglant désaveu: l’Algérie n’organisera pas la CAN 2017. Réuni dans le huis clos le plus total, le Comité exécutif de la CAF lui a préféré le Gabon mercredi.

Alors que l’Algérie et le Ghana semblaient posséder une candidature plus solide sur le papier, ce choix interpelle. "Il est malheureux de constater que le dossier le plus complet n’ait pas obtenu la confiance des membres du Comité Exécutif", s’étonne Mohamed Tahmi, qui s’était déplacé au Caire pour prêter main forte à la candidature algérienne et à Mohamed Raouraoua, le président de la Fédération algérienne (FAF).

"Cela remet en cause notre représentativité au niveau des instances internationales tout particulièrement la Confédération Africaine de Football", va jusqu’à affirmer le ministre qui prévient: "On va changer notre politique avec la CAF". Après le Maroc puis la Tunisie, voilà que l’Algérie se paie à son tour sa crise avec l’instance dirigeante du football africain.

Mohamed Tahmi n’hésite pas à crier au complot et affirme que le pays a été "victime d’un jeu de coulisses" et d’un "favoritisme" à peine masqué. D’autres estiment que l’Algérie continue à faire les frais de l’affaire Ebossé et de la violence, toujours présente dans ces stades (mardi, à la veille de l’attribution, le gardien Azzedine Doukha a été touché par un projectile lors d’un match amical de la JS Kabylie).

Pourtant, ni la perte d’influence de Mohamed Raouraoua au sein des cercles de décision de la CAF ces derniers mois, ni les propos pessimistes de Mustapha Berraf, le président du Comité olympique algérien (COA), qui annonçait dès le mois de février que la CAF avait choisi le Gabon, n’ont entamé l’optimisme du peuple algérien.

Sûr de sa force, celui-ci avançait plusieurs arguments pour se rassurer: si l’Algérie a été éconduite pour l’obtention de la CAN 2019 en septembre dernier, c’est en vertu d’un accord tacite avec la CAF qui aurait promis de lui attribuer la CAN 2017, puisqu’elle semblait la plus apte à organiser la compétition au pied levé.

Un espoir que le verdict de mercredi a battu en brèche. Tout comme l’autre argument invoqué par Le Buteur et la presse nationale qui ne manquaient pas de souligner que l’Afrique du Nord n’a plus accueilli la CAN depuis l’Egypte en 2006. Pour revoir la compétition au Maghreb, il faudra pourtant attendre 2025 au mieux puisque les éditions 2019, 21 et 23 ont déjà été attribuées respectivement au Cameroun, à la Côte d’Ivoire et à la Guinée.

D’ici là, pour ronger son frein, l’Algérie ne pourra compter que sur ses performances sur le terrain.