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Son père, Mohamed, 45 ans reste sceptique, car la famille n’est, pour l’instant, sur aucune piste. «Nous ignorons s’il s’agit d’un kidnapping ou d’une disparition», dit amèrement Mohamed.

Fatima, la grand-mère, témoigne: «Il (Badreddine) a dormi dans ma chambre. Il m’a demandé de le réveiller à 7h15, car il avait cour ce jour-là.». C’est un samedi, jour qui coïncide avec la finale de la coupe d’Algérie de football. Vêtu d’un survêtement rouge et noir, Badreddine quitte la maison, comme chaque samedi, vers l’institut des langues, à 600 m de chez lui, où il a un cours d’une heure de langue anglaise. Il est 8h00. «Son enseignant n’est arrivé qu’une demi-heure plus tard», raconte Mohamed. Pendant ce temps, les élèves l’attendaient sur le quai.

Selon un des camarades du garçon, Badreddine «avait dit à ses camarades qu’il allait s’acheter quelque chose à manger». Le même élève avoue l’avoir aperçu, quelques minutes plus tard, sur la place du centre-ville, à 10 mètres de l’institut, en compagnie d’un jeune qui avait, selon ses descriptions, «17 ans, portant une chaîne, une gourmette et une casquette rouge et bleue». «Les élèves ne le connaissent pas. Même les services de la police n’ont pas réussi à dresser son portrait», témoigne le père.

Selon la famille, vers 10h00, Badreddine a joint par téléphone, son cousin Raïd, 15 ans (élève dans le même CEM), pour l’inviter à «l’accompagner au stade du 5 Juillet afin d’assister à la finale de la coupe d’Algérie». Selon son père, son téléphone est définitivement éteint vers 10h05, et Raïd (le cousin) est la dernière personne à avoir parlé avec lui.

18h00 et aucun signe de Badreddine. «Mon fils rentre toujours tôt», assure Mohamed. Ce n’est qu’après cette heure que la famille décide de signaler sa disparition auprès de la sûreté de la daïra de Aïn Bessam.

«Nous avons cherché à Aïn Bessam, dans tous les garages et les magasins fermés, dans les wilayas limitrophes, comme M’sila et même à Alger. Ses photos sont placardées partout à Bab El Oued, mais nous n’avons toujours aucun signe à ce jour», explique Ali, l’oncle de Badreddine.

Le 5 mai, jour de la célébration de la victoire du Mouloudia à Alger par les supporters et les joueurs, beaucoup d’habitants de Aïn Bessam ont fait le déplacement dans l’espoir de le retrouver dans la capitale, en vain.

Dans cette ambiance tendue, la maman de Badreddine reste discrète. Encore sous le choc, elle se contente de dire qu’elle garde encore «l’espoir de le voir revenir et animer la maison comme il le faisait avant». «Seul Dieu sait où il est. Nous demandons sa clémence et son aide», espère-t-elle.

La sûreté de la daïra de Aïn Bessam, ainsi que le pôle judiciaire de la wilaya travaillent conjointement afin de faire la lumière sur cette affaire.

Sur le balcon de la maison des grand-parents, deux banderoles sont brandies, sur lesquelles on peut lire : «Reviens Badreddine. Nous t’attendons tous avec impatience.»