syria-destruction.jpg
Dans un bruit terrifiant, des roquettes, des obus et des barils d'explosifs s'abattent en faisant trembler le sol et les immeubles, témoigne le correspondant de l'AFP dans les quartiers est de la deuxième ville de Syrie.

«Les gens s'endorment au bruit des bombardements et se réveillent au bruit des bombardements», a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui dispose d'un large réseau de sources à travers le pays en guerre. «Les gens n'osent pas sortir de chez eux». Selon l'OSDH au moins 27 civils ont péri samedi dans des frappes aériennes et bombardements du régime syrien sur les quartiers rebelles d'Alep, au 5e jour de l'offensive de l'armée, après une suspension d'un mois, portant à plus de 90 le nombre de civils tués depuis mardi.

Les troupes du président syrien Bachar al-Assad sont déterminées à reprendre coûte que coûte la partie est d'Alep qui leur échappe depuis 2012. Elles contrôlent l'ouest de cette cité au riche passé historique et qui est devenue un enjeu majeur de la guerre civile qui ravage la Syrie depuis 2011. Les forces du régime «entendent combiner bombardements aériens et famine résultant du siège pour obtenir une reddition des rebelles», estime Thomas Pierret, spécialiste de la Syrie et professeur à l'université d'Edimbourg, en Ecosse.

Les écoles d'Alep-Est ont annoncé dans un communiqué qu'elles suspendaient les cours samedi et dimanche, «pour la sécurité des élèves et des enseignants après les frappes aériennes barbares». Les structures de secours ont aussi été durement affectées par cette pluie de bombes, plongeant les 250.000 habitants qui résideraient encore dans les quartiers est dans une situation de plus en plus dramatique.

La Russie, qui intervient en Syrie depuis plus d'un an pour soutenir le régime, ne participe pas aux bombardements aériens sur Alep-Est. Mais elle mène depuis mardi des frappes sur la province voisine d'Idleb (nord-ouest), contrôlée par une alliance de rebelles et l'ex-Front Al-Nosra. Selon des analystes, Damas et ses alliés veulent aller vite avant la prise de fonction de Donald Trump à la présidence américaine le 20 janvier.