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Sur l'invitation du chef d'état-major russe Valery Vassilievitch Gerazimov en octobre 2013, le général-major Ahmed Gaid Salah a conclu plusieurs négociations avec de nombreux fournisseurs russes. Le chef d’état major de l'ANP s’est fait accompagné à Moscou, par le responsable des importations d’armes, le général Akroum, directeur central du matériel, qui s’assurerait dans ces contrats, des clauses de transfert de technologie.

Les contrats conclus comportent l'acquisition d’équipements militaires ainsi que des fournitures en armement pour tous les corps de l'ANP; y compris l'acquisition d'un nouveau type de blindés: le BMP-T Terminator; on a évoqué le chiffre de 180 unités commandées, sauf que nous n'avons pas l'information sur le nombre exacte d'unités BMP-T vu que le contrat stipule aussi l'acquisition de blindés de type T-90MS.

Le BMP-T Terminator
Le BMP-T, surnommé "Terminator", est un blindé lourd d’accompagnement de chars de combat (Boyevaya Mashina Podderzhki Tankov en russe) développé par Uralvagonzavod. Ce nouveau type de blindés a vu le jour suite aux lourdes pertes infligées aux divisions blindées russes lors de la guerre urbaine en Tchétchénie durant les années 1990. Pendant cette guerre, les blindés de combat principaux russes de type T-72, T-80 et même le T-90 avaient pu être attaqués et détruits en environnement urbain par manque de moyens défensifs adaptés contre l’infanterie armée de RPG-7 (lance-roquettes anti-chars à courte portée).

En effet, un tireur armé d'un RPG-7 ou d'un SPG-9 (canon anti-chars portatif de 73 mm, de fabrication soviétique) peut prendre facilement un T-90 par surprise sous un angle avantageux et toucher la tourelle ou le compartiment moteur par le dessus. Désavantagés, les blindés de combat principaux T-90, T-80 et T-72 n'ont qu'une seule mitrailleuse et un fusil mitrailleur coaxial pour se défendre. Muni principalement d'un armement anti-char, le blindé de combat principal russe devient complétement vulnérable et sans utilité sur le champ de bataille dans un contexte de guérilla. Un cauchemars déjà vécu par l'Armée gouvernementale de Kadafi pendant la guerre civile en Libye; Le même scénario est d'actualité pour les divisions de blindés lourds de l'Armée gouvernementale Syrienne qui subit de lourdes pertes dans les combats de rue imposés par les rebelles sunnites. On parle d'un chiffre qui approche les 1000 unités détruites en 3 ans de guerre civile.

Les développeurs russes eurent alors l'idée d'un nouveau type de blindé. Un véhicule hydrique basé sur le châssis robuste du T-72 (T-90), et doté d'un armement important et varié, spécialement conçu pour une efficacité maximale en combat urbain. Théoriquement, son principal rôle est d’accompagner les chars de combat principaux sur le champs de bataille avec un armement conséquent lui permettant de faire face à toutes les menaces terrestres ou aériennes. Mais ce n’est pas un véhicule de combat d’infanterie lourd comme le BMP ou le BMP-2 (déjà en service dans l'infanterie mécanisée de l'ANP) car il ne transporte pas de soldats.

La production d’un premier lot aurait débuté en 2008 en vue d’une mise en service dans l’armée russe en 2010/2011. Mais le ministère russe de la défense a décidé d’abandonner le programme en 2010 car le BMP-T Terminator ne répondait plus à ses nouveaux besoins. Mise à part quelque exemplaires en service dans l'armée du Kazakhstan, aucune autre armée n'en a commandé.

Armement:
Le système de contrôle de tir du BMP-T reprend les éléments du T-90. Le châssis du char a été surprotégé avec des blindages réactifs sur l’avant et les côtés. Les jupes latérales sont protégées par des blindages réactifs (parties avants) ou des grilles de protection (parties arrières). En ordre de combat, le BMP-T pèse ainsi 47 tonnes. Il dispose aussi d’un système automatique d’extinction d’incendie, d’un système de protection NBC, de détecteurs d’alerte laser et de lance-grenades fumigènes. Son moteur diesel de 1000 chevaux lui permet d’atteindre une vitesse maxi de 65 km/h. Son autonomie est de 550 km sur route.

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L’armement du BMP-T est conséquent puisqu’il comprend une tourelle à deux canons 2A42 de 30mm, une mitrailleuse coaxiale PKMT de 7,62mm et quatre lance-missiles anti-chars AT-9 Ataka (5 800 mètres de portée). La tourelle est orientable sur 360° et l’élévation maxi des armes est de -5°/+45° permettant d’engager des tireurs embusqués sur les toits par exemple. Deux lance-grenades AG-30 ou AGS-17 de 30mm situés sur l’avant du blindé complètent le tout. D’autres mitrailleuses et lance-grenades supplémentaires peuvent éventuellement être montés. Notons aussi que le système de déminage russe KMT-8 peut être monté à l’avant du BMP-T.

L’équipage comprend 5 hommes. Le chef de char et le tireur sont situés dans la tourelle. Le conducteur est assis à l’avant du châssis avec les deux servants des lance-grenades situés légèrement en retrait sur chaque côté. Ils disposent de viseurs jour/nuit (caméras TV et thermiques notamment) et d’un télémètre laser. Le chef de char et le tireur peuvent opérer en mode "hunter/killer", (l’un désignant une nouvelle cible pendant que l’autre engage la seconde déjà désignée).

Est-ce que les scénarios apocalyptiques des armées gouvernementales libyenne et syrienne ont poussé l'état-major de l'ANP à faire des acquisitions d'armes plus efficaces en combat urbain?

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