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La décision d'Alger de ne pas participer à la mise en place du G5 Sahel n’est pas anodine. Alger veut rester fidèle, à un principe constitutionnel, celui de ne pas engager des troupes à l’extérieur du pays. Une doctrine critiquée par certains de ses voisins. "L’Algérie se voit visée par quelques puissances extérieures dans une probable déstabilisation du régime comme un deuxième rendez-vous du printemps arabe", explique l'expert tunisien Alaya Alani, spécialiste des mouvements salafistes. D'après lui, l’Algérie a ses propres problèmes et se trouve devant un dilemme: "comment contourner le problème du terrorisme sans dépasser leurs frontières".

Cependant, l’Absence de l’Algérie n’empêchera pas la force conjointe du G5 Sahel de poursuivre ses activités, réplique le ministre nigérien de la défense nationale. Kalla Moutari estime que le groupe serait ouvert à toute nouvelle adhésion de n’importe quel pays."C'est un projet des cinq pays africains qui le portent. Si un pays manifeste l'intérêt d'y adhérer, surtout l'Algérie, je ne vois pas comment les Africains ne l'accepteraient pas. Si un pays comme l'Algérie accepte de nous financer, je ne vois pas comment nous ne l'accepterions pas. Tout le monde est le bienvenu", tempère Kalla Moutari.

Même si l'Algérie ne déploie jamais ses troupes à l’extérieur, elle contribue autrement à la lutte contre le terrorisme qui écument la région. En plus, du partage des renseignements, Alger fait partie des piliers du Comité d’état-major opérationnel des armées, le Cemoc basé à Tamanrasset.

Pour information, ces dernières années, Alger a dépensé au moins cent millions de dollars pour venir en aide à cinq pays de la sous-région du Sahel. Une aide qui à permis de former une dizaine de compagnies de forces spéciales et leur donner d’énormes équipements.

C'est encore l’Algérie qui a parrainé, en juin 2015, les pourparlers de paix inter-maliens qui ont abouti à la signature d’un accord, baptisé "Accord d’Alger". Même si la mise en œuvre de cet accord piétine, il montre le degré d’engagement d’Alger dans la lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo saharienne.

D'après le quotidien Deutsche Welle, Alger, serait frileuse à l’idée d’avoir à collaborer avec des troupes étrangères, notamment françaises, dans le cadre de cette lutte.

Notons que la ministre française des armées, Florence Parly, a réuni lundi à Paris ses homologues de la force militaire conjointe des pays du G5 Sahel : Tchad, Niger, Burkina Faso, Mali, Mauritanie. La rencontre a permis aux participants d’adopter une feuille de route claire. Avec pour objectif une montée en puissance de cette force de 5.000 hommes d’ici à la mi-mars 2018. Le 23 février 2018, une autre réunion des donateurs est prévue à Bruxelles. Objectif: lever les fonds nécessaires au fonctionnement du G5 Sahel. Car le budget global estimé à 400 millions d’euros, n’est pas encore couvert.