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Dans un communiqué paru le 17 février, l'Agence fédérale des réseaux – un organisme dépendant du ministère allemand de l'Economie et des Technologies – a annoncé que la poupée «Mon amie Cayla» était désormais interdite à la vente en Allemagne. La veille, un porte-parole de l'Agence avait indiqué au journal allemand Süddeutsche Zeitung que la poupée connectée était un «dispositif de transmission cachée».

«Les objets, qui dissimulent des caméras et des micros et donc peuvent transférer des données sans qu'on le remarque, mettent en danger la vie privée des gens. Cela vaut aussi pour les jouets», a notamment précisé le communiqué de l'Agence, rappelant que tout jouet capable d'émettre et d'enregistrer des images et des sons en cachette était interdit en Allemagne.

L'organisme allemand a estimé qu'il y avait une possibilité pour que soit enregistrée et transférée, à l'insu des parents, une conversation de l'enfant avec une autre personne, ou encore que les enfants puissent être démarchés directement par une entreprise. Il a en effet été découvert que cette poupée était équipée d'un système Blueetooth non-sécurisé, pouvant aisément être piraté par des cybercriminels.

Les hackers pourraient ainsi s'emparer à distance du jouet, dérober les données personnelles des utilisateurs, écouter, et même parler à l'enfant jouant avec la poupée. L'Agence fédérale des réseaux n'a pas hésité à recommander aux parents de détruire ces jouets électroniques modernes.

«Mon amie Cayla», est une poupée connectée de 46 centimètres, contrôlable à distance par un téléphone portable. Elle peut répondre à des questions simples en accédant à internet et en demandant des données personnelles sensibles, comme le nom de l'utilisateur, de ses parents, de son école, de sa ville natale.

L'Association européenne de défense des consommateurs (BEUC), qui avait déjà alerté des dangers de ces jouets connectés en décembre dernier, a pour sa part salué la décision des autorités allemandes, mais a également estimé que cela illustrait «à quel point les consommateurs ne sont pas protégés dans un monde de plus en plus connecté».