ali-david_sonboly.jpg Photo: Ali David Sonboly (G)- Anders Behring Breivik (D)

Au total, cinquante-huit balles ont été retrouvées sur les lieux de la tuerie, tirés par un pistolet acheté illégalement sur internet, et 300 autres dans son sac à dos.

Outre la fascination qu'il portait à Anders Behring Breivik, auteur du massacre de 77 personnes en Norvège il y a cinq ans, la police estime que le tireur a été influencé par une précédente crise de folie meurtrière en Allemagne: à Winnenden (sud-ouest), en mars 2009, un jeune homme de 17 ans avait tué 15 personnes dans son ancien collège, avant de se suicider.

«Les premières observations aboutissent à la conclusion qu'il s'est intéressé à cet acte» en allant visiter la ville et y prendre des photos il y a un an «et qu'il a planifié ensuite son propre acte» de tuerie, a précisé le chef de la police. Les photos, datées, ont été retrouvées sur son appareil photo. C'est ce qui permet aux enquêteurs de parler de préparatifs ayant duré une année.

D'après l'enquête, l'auteur de la fusillade de vendredi à Munich n'a toutefois pas ciblé spécifiquement ses victimes aux abords du centre commercial, a précisé le procureur de Munich Thomas Steinkraus-Koch, durant cette conférence de presse.

«Il n'y a ici rien contre les étrangers», contrairement à ce qu'avaient envisagé plusieurs médias du fait de l'origine étrangère de nombreuses victimes, a déclaré M. Steinkraus-Koch.

Le chef de la police a précisé que le quartier où a eu lieu la fusillade et l'établissement de restauration rapide étaient fréquentés surtout par des étrangers ou des Allemands d'origine immigrée, ce qui explique la présence de beaucoup d'entre eux parmi les victimes.

Le Germano-Iranien, Ali David Sonboly, âgé 18 ans, qui fréquentait un collège à vocation professionnelle, a fait l'objet de harcèlement de la part d'autres jeunes. La police a précisé avoir ouvert en particulier une procédure en 2012 contre trois jeunes, tout en soulignant que ces derniers ne comptaient pas parmi les victimes de la fusillade.

D'après les documents médicaux retrouvés dans sa chambre, le jeune homme souffrait d'une «phobie sociale», «ce qui signifie qu'il était atteint d'anxiété en présence d'autres personnes», a précisé le procureur.

Ses problèmes psychologiques l'ont conduit à un séjour de deux mois dans une unité psychiatrique en 2015, avant qu'il entame un traitement ambulatoire. Les enquêteurs ont retrouvé des médicaments liés au traitement dans sa chambre mais ne savent pas s'il les prenait.