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Les rebelles ont réussi mercredi 8 juin à rouvrir une route de ravitaillement clé dans la province d'Alep, dans le nord de la Syrie, après avoir mis en échec une offensive de Daesh. Dans cette même province, les secteurs rebelles de la ville d'Alep ont été la cible de raids aériens meurtriers du régime Bachar, selon une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Un baril d'explosif largué -par un avion du régime Bachar- près de l'hôpital Al-Bayane, soutenu par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dans l'est d'Alep, a fait 10 morts selon l'OSDH. L'Unicef, de son côté, a fait état d'«attaques contre trois établissements médicaux à Alep en l'espace de trois heures».

Toujours à Alep, l'OSDH a fait état de cinq civils tués par les bombardements dans les quartiers de Marja et Maadi et de sept morts parmi les combattants rebelles dans le quartier de Sakhour.

Plus au nord, les rebelles ont réussi à chasser Daesh de deux localités et six villages, selon l'ONG. Ce qui leur a permis de rouvrir la seule route de ravitaillement entre leurs fiefs de Marea et Azaz, qui mène jusqu'à la frontière turque.

L'assaut de Daesh, avait poussé à la fuite de milliers de personnes de Marea et de la région nord de la province d'Alep et menacé les dizaines de milliers de déplacés installés dans des camps autour d'Azaz. Mais «les gens ont toujours peur de regagner leurs foyers en raison des mines posées sur la route par Daesh», a-t-il ajouté.

Profitant de la guerre qui ravage la Syrie depuis mars 2011, Daesh occupe dans le nord une bande territoriale près de la frontière turque allant de la province d'Alep à l'ouest vers celles de Raqa et Deir Ezzor plus à l'est.

Les combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS) et les forces du régime Bachar, qui luttent séparément contre Daesh et le Front Al-Nosra, tentent de couper leur voie de ravitaillement menant à la ville de Raqa, chef-lieu de la province du même nom et capitale de facto de Daesh en Syrie.

Toujours dans la province d'Alep, les FDS, soutenus par les raids de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, sont parvenues à la périphérie de la ville clé de Minbej, située sur l'axe de ravitaillement de Daesh.

Les FDS bloquent les entrées est, nord et sud de la ville et cherchent à bloquer celle de l'ouest, selon l'ONG.

L'assaut contre la ville elle-même est désormais «une question de jours», a estimé un porte-parole de l'armée américaine, le colonel Chris Garver.

«Durant deux ans et demi, j'ai eu le sentiment de vivre parmi les morts à cause de la terreur que faisait régner Daesh. Aujourd'hui, nous commençons une nouvelle vie», a dit à l'AFP une sexagénaire, Awach al-Abboud, qui laisse éclater sa joie en arrivant à Khirdeh, l'un des 58 villages de la région dont les FDS ont pris le contrôle.

Dans la province de Raqa, Daesh est la cible de deux offensives en direction de Tabqa. Les forces pro-régime Bachar appuyés par l'aviation russe sont désormais à 30 km au sud-ouest de la ville et les FDS à 60 km au nord.

Sur le plan humanitaire, le gouvernement syrien a donné son autorisation à l'ONU pour envoyer de l'aide par la route vers trois nouvelles localités assiégées, a indiqué le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric. Il s'agit de Daraya, Douma et Mouadamieh, trois localités situées près de Damas.

Le département d'Etat américain a suggéré à la Russie, alliée du régime Bachar, de se charger du largage aérien d'aide humanitaire si le régime continue de freiner l'approvisionnement en nourriture et médicaments vers certaines villes assiégées.

En Irak, les forces de sécurité avancent vers le centre de Fallouja, un bastion de Daesh à 50 km à l'ouest de Bagdad, qu'elles tentent de reconquérir, après s'être emparées d'un grand quartier du sud, selon un porte-parole militaire.

Après que l'ONU a fait état d'abus présumés par des milices chiites pro-gouvernementales contre les civils sunnit fuyant Fallouja, la France a appelé «toutes les parties au plein respect du droit international humanitaire».